Commotion cérébrale chez les adolescents souffrant d’anxiété et de dépression
Commotion cérébrale chez les adolescents souffrant d’anxiété et de dépression
Anne L. Wheeler, Hôpital pour enfants malades, Toronto.
Le problème
On sait que la matière blanche est particulièrement sensible aux processus de lésions primaires et secondaires après une commotion cérébrale, mais deux grandes questions restent sans réponse quant au rôle de la matière blanche dans la déficience persistante après une commotion cérébrale. Tout d’abord, un certain nombre d’études ont attribué les symptômes persistants après une commotion cérébrale à des lésions de la matière blanche. Cependant, aucune de ces études n’a tenu compte de la structure du cerveau avant la blessure et il est possible que les comparaisons transversales de la microstructure du cerveau après la blessure entre les personnes avec et sans commotion cérébrale reflètent des différences cérébrales préexistantes. Deuxièmement, si la plupart des personnes se rétablissent rapidement après une commotion cérébrale, certaines présentent des symptômes persistants, mais la base biologique de cette vulnérabilité n’est pas connue. La principale limitation qui a empêché les études précédentes i) d’attribuer la déficience à des changements cérébraux spécifiques à la blessure et ii) d’évaluer les substrats cérébraux vulnérables, est que les scanners pré-lésionnels n’étaient pas disponibles.
Hypothèse
Une « fragilité » préexistante de la matière blanche peut rendre le cerveau de certaines personnes vulnérable à des symptômes persistants après une commotion cérébrale, en raison d’une lésion plus importante et/ou d’une capacité de récupération réduite des structures de la matière blanche affectées.
Objectifs
En identifiant les adolescents souffrant d’anxiété et de dépression avant la blessure et en les suivant de manière prospective pour suivre et évaluer les commotions cérébrales, l’objectif de l’étude est d’évaluer le rôle que joue la microstructure de la matière blanche dans la déficience persistante. Plus précisément, l’étude vise à
(1) Établir si les changements de la microstructure de la matière blanche avant et après la blessure influencent les changements de la santé mentale après une commotion cérébrale.
(2) Évaluer si la microstructure de la matière blanche avant la blessure prédit des symptômes post-commotionnels persistants.
Méthodes
Il s’agit d’une étude prospective sur les commotions cérébrales imbriquée dans l’étude de cohorte Toronto Adolescent & Youth CAMH (TAY-CAMH Cohort Study), une étude longitudinale portant sur 1 500 jeunes ayant un problème ou un diagnostic de santé mentale et qui seront suivis pendant cinq ans.
Financement
Une subvention de projet des IRSC pour cette étude a été reçue dans le cadre du concours du printemps 2022.